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Nos aventures, nos rencontres, nos émotions

28 septembre 2014

Gaspésie sauvage

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Voilà presqu'un an que nous sommes sur les routes. Cette première photo est un petit clin d'oeil à la toute première photo que nous avons faite avec nos vélos lors du passage de la frontière Belgique - France (http://fourmidabletrip.canalblog.com/pages/nous-sommes-sur-les-routes--/27977493.html). Nous sommes parties de la cote Est sur le continent américain et nous voilà de retour à notre point de départ, à quelques latitudes près...

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Gaspésie sauvage, c'est d'abord une récolte raisonnée de produits sauvages tels les champignons, les baies, les fleurs et même les algues, vendus frais, séchés ou transformés. Des récoltes qui suivent les saisons et tiennent comptent du respect de l'environnement dans un soucis de régénération des espèces consommées.

Gaspésie sauvage, c'est surtout une famille qui a décidé de vivre selon les principes prônés par Pierre Rabhi (la sobriété heureuse), vers un retour à l'essentiel et le développement de l'auto-suffisance (élevage, cuisine, cueillette sauvage, auto-construction), dans un respect de la Nature. Bref, une famille qui ne vit pas de la Terre, mais avec la Terre.

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Ils se sont frayé un chemin dans un cadre enchanteur, perdu au milieu des bois prenant les couleurs de l'été indien une fois l'automne arrivé. Ils ont bâti de leur main et avec le bois présent sur place les différents bâtiments situés sur leur terrain, aussi bien leur maison que l'atelier de découpe et séchage des champignons, l'étable et la cabanon dans lequel nous avons séjourné.

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Toutes les journées se commencent et se terminent par les soins aux animaux et la traite des vaches. Quatre-vingt éléments de basse-cour tout confondu (poules, coqs, poussins, oies, canards) vous courent après jusqu'à ce que vous leur ayez balancé leur portion de grains.

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Vient ensuite, la distribution de nourriture pour les lapins, les cailles, les poussins en cage, la dinde sauvage, les cochons, les Highlands (vaches viandeuses aux longs poils). La tâche des animaux se termine par le ramassage du fumier et la traite des vaches.

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Une fois traites, les vaches sont ramenées aux champs, l'occasion d'une petite balade matinale dans les bois de la propriété. Ces taches quotidiennes sont un premier pas vers leur autonomie en viande, oeux et produits laitiers.

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Après le petit déjeuner, nous nous attaquons à la découpe des champignons afin de les mettre dans les séchoirs. Une délicieuse odeur de miel/noisette/marron chaud embaume l'atelier.

Le reste de la journée est consacré au potager et aux processus de conservation des différents produits collectés. Les légumes sont ainsi récoltés, lavés, coupés, blanchis ou cuits, assaisonnés et enfin stérilisés dans des bocaux de verre.

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La photo ci-dessous vous donne un aperçu du garde manger de la famille de Catherine et Gérard. C'est ce qui nous a probablement le plus impressionné durant notre séjour chez eux. Dans cette pièce, ils ont tout ce qu'il leur faut pour manger jusqu'à la prochaine récolte (pas avant juin...). Ne vous imaginez pas par là que l'abondance n'est pas de mise. Les repas ont toujours été copieux et succulents.

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Le mise en conserve, ça implique aussi le jus. Nous presserons le jus de pomme durant une après-midi. Ils confectionnent également sirop de sureau et de pin, limonades de diverses plantes sauvages, etc.

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Oups, nous avons oublié de vous présenter Charles le breton, notre compagnon de travail sur la ferme pendant ces deux semaines. Drôlement lunatique, travailleur, attentionné, rieur à l'âme d'enfance; impossible de ne pas s'entendre avec Charles!

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Ci-dessus, les fromages blancs dits petits frais, enrobés d'oeuf et de chapelure avant d'être passés au four. Ci-dessous, l'immanquable poêlée de champignons, presque prête à être déposée sur un toast grillé, nappé de crème fraiche avec une cuillèrée de miel.

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 Le weekend, nous avons congé. Nous en profitons pour initier Charles à la bicyclette. Ce dernier nous guide à travers le parc Forillon.

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 La nuit tombée, nous nous arrêtons dans un des refuges du parc pour nous endormir au pied du feu, après nous être gavés de marshmallows grillés.

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Le lendemain, nous troquons nos vélos contre une paire de bottines et allons explorer le parc. On vous laisse le découvrir en images...

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Anecdote du séjour :

Nous étions en train de dormir quand, tout à coup, nous entendons Gérard hurler : "CHAAAAAAARLES, FLORIAAAAANE". Encore dans un demi sommeil, nous imaginons une catastrophe ; le feu à la maison, une innondation, ou les militaires allemands débarquent (version de Charles...).

"AUROOOORE BORÉAAAALE!"

Nous enfilons alors rapidement bottes et pulls pour aller admirer cette beauté de la nature; belle ligne verte dansant dans le ciel.

 

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18 septembre 2014

De Québec à Gaspé

 Nous voici donc à Québec, ville où se trouve l'Université Laval (à ne pas confondre avec l'Université de Laval qui, elle, est située à plus de 300 kilomètres de là...), ville où se trouve l'IRDA, ville où habite une nouvelle fourmidable rencontre, Aubert Michaud.

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 En compagnie d'Aubert, nous avons eu l'occasion de visiter les bureaux de l'IRDA situés à Québec et d'écouter plusieurs chercheurs nous expliquer leur domaine de recherche. L'IRDA, pour Institut de Recherche et de Développement en Agroenvironnement, développe et évalue, comme son nom l'indique, des techniques agricoles respectueuses de l'environnement. Cela passe par la gestion de l'irrigation à la valorisation des résidus végétaux, sans oublier les stratégies biologiques pour le traitement des maladies en élevage, les engrais verts et la production fruitière intégrée.

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Toujours en compagnie d'Aubert, Nous nous sommes promenées le long des ruelles québécoises, ressemblant légèrement à celles des petits villages français touristiques, nous avons admiré les immenses trois mats séjournant dans les eaux du Saint Laurent, nous avons flâné dans les rangées de légumes et autres produits locaux du marché du Port, nous avons dansé sur les airs blues dans un bar de Saint Roch, nous avons dégusté les bières québécoises (qui, au passage, n'ont rien à envier aux belges!). Bref, check pour la ville de Québec. Elle n'a, à présent, plus aucun secret pour nous!

Un des emblème de Québec est l'immence chateau que vous pouvez voir derrière nous. Transformé en hotel/bar/salle de réunion et réception ultra luxueux. Une petite astuce pour visiter ses moindres recoins et sa grande salle de bal, est d'y entrer de manière tout à fait naturelle, de marcher de façon déterminée et ainsi vous fondre dans la masse de travailleurs qui s'y agitent tel une fourmillière.

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La passion d'Aubert c'est les rivières. Il est plus précisément prof de canot au club Rabaska (http://rabaska.qc.ca/). Nous avons donc profité du we pour enfiler combinaison néoprène et gillet de sauvetage, avant d'apprendre les mouvements de base du canot dans la magnifique rivière Jacques Cartier ; propulser, appel par incidence, déborder, circulaire, coup en J, ... Une journée ensoleillée de folie!

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Après ces quelques jours avec Aubert, nous remontons sur nos montures afin de rejoindre Douglastown, niché dans la région de Haute Gaspésie. Une semaine pour longer le fleuve Saint Laurent vers l'océan, vers l'extrémité de la péninsule gaspésienne. Encore un beau petit défi au programme...

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La reprise du vélo rythme avec la reprise du porte à porte pour trouver un endroit où poser notre tente. Cette fois-ci, nous ne devrons pas chercher bien longtemps. Denis qui tondait une pelouse par là nous présente à Sylvie et Gilles, les propriétaires de la ferme du village. Bref, de fil en aiguille, nous nous retrouvons à l'intérieur d'une maison chaude (vu les températures extérieures, ils avaient un peu pitié de nous laisser dormir sous tente), avec un lit confortable et une bonne douche ; la Gaspésie, ça commence bien! :)

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Photos prisent durant LA journée tempête de notre voyage. Après une avant midi de pluie en mode rivière sur la route, le vent prend le relais pour souffler en rafales titanesques ! Heureusement, nous trouverons refuge pour le midi dans la cabane du garde forestier.

La photo ci-dessous ne vous permet malheureusement pas de bien apprécier la dénivelée des routes en Gaspésie. Pourtant nous étions en train de descendre une véritable "falaise". Le panneau jaune indique 14 %. Les couleurs de l'automne commencent à pointer le bout de leur nez, superbe !

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Après une journée de pluie, rien de tel que de se trouver un abri au sec. Surtout que, vu le vent extrême à l'extérieur, notre tente ne ferait pas long feu... Nous trouvons donc une ferme pour passer la nuit dans une grange, au dessus de 50 vaches. On vous laisse imaginer la nuit : vaches qui beuglent, les toles du toit qui font un bruit effroyable et, pour couronner le tout, le plancher de la grange qui tremble de temps en temps. Rien de très rassurant, ni très reposant, mais au moins on est au sec et au chaud.

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Le presbytère international ; Madagascar, Vietnam, Canada et Belgique sous le même toit. Les soeurs d'un petit village logé au fond d'une baie nous ont acceuillie le temps d'une nuit. Chouette mélange interculturel !

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Depuis que nous sommes au Québec, on n'arrete pas de nous dire : "Vous allez en Gaspésie à vélo ? Vous allez voir ça va monter !! ". Vu que ça faisait six jours que nous étions sur des routes "planes", on commençait à penser que c'était une blague et que les québécois feraient bien d'aller en Amérique latine pour voir ce qu'est une vraie cote...

Bien, peut être qu'on aurait mieux fait de ne pas trop en rire! Tout comme en Equateur, il semblerait qu'au Québec, on va droit au but, c'est à dire au sommet. Rien ne sert de faire de joli serpentins dans les montagnes, quand le paysage monte, nous aussi! Nous enchainons donc, durant une journée, ascensions et descentes vertigineuses, toutes comprises entre 8 et 18%... un régal pour les yeux, les mollets quand à eux se reposeront plus tard.

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Le fleuve Saint Laurent est réputé, entre autres, par sa population de baleines. Bien que roulant la tête tournée vers la gauche et les yeux fixés sur le fleuve, nous n'avons pas encore réussi à en apercevoir une seule. Même nos pauses du midi, à cuisiner sans quitter le rivage des yeux, ne nous ont pas aidées... Nous ne désepérons cependant pas; on trouve bien des trèfles à quatre feuilles. Nous finirons bien par voir des baleines!

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Dernière grosse cote de la journée. La pente, de l'autre coté, était plus ou moins similaire. Inutile de vous dire que nos freins ont bien souffert...

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Après 7 jours de vélo, nous sommes bien arrivées à Douglastown, l'extrémité est de la Gaspésie. Au menu pour les deux semaines à venir : stage chez Gaspésie Sauvage, une entreprise d'exploitation de produits forestiers non ligneux (baies, fougères commestibles et champignons).

 

 

 

8 septembre 2014

Tripper des bulles !

 

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Bonjour chers amis ! Autant, dans le dernier post, nous vous parlions de beaucoup de kilomètres à vélo pour rejoindre Victoriaville, autant, dans celui-ci, nous n'avons presque pas posé notre cul sur une selle. Nous n'en sommes pas moins restées inactives.

Petit rappel : Nous sommes arrivées la veille à 23h30 après 180 km de vélo, nous avons planté notre tente dans ce qu'on espère être le jardin de Ghislain, il est 5h55 du matin...

- "Cocoriiiiiicooooo..."

- "C'est un coq ça ?"

Nous sortons rapidement de notre sommeil pour rencontrer Ghislain, prêt à partir pour la ferme école.

Mais avant de vous perdre dans l'histoire, voici une petite mise en contexte. Cette semaine, nous sommes accueillies par le très célèbre (nous ne le savions pas ; il a même un boulevard à son nom!) Ghislain Jutras, professeur à l'université Laval et responsable de la ferme école en maraîchage biologique. Celle-ci s'étend sur une surface d'environ un hectare et est entièrement gérée, de la planification à la mise enmarché, par les étudiants de la formation.

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Revenons en à nos légumes. Lundi, nous partons, fraîches comme des salades, pour prêter main forte aux étudiants. Nous arrivons en pleine période de récolte, les surfaces cultivées débordent de légumes et fruits appétissants. On cueille, on charge, on lave, on trie, on met en botte ou en sachet,... et les produits partent pour un de leurs 5 canaux de commercialisation (paniers via groupement d'achat, supermarché, kiosque à la ferme).

Mardi, notre hôte nous dépeint son travail et nous commente l'organisation culturale de la ferme école. De façon assez schématique, les élèves ont chacun une espèce maraichère à gérer dans chacune des grandes familles cultivées (cruciféres, lilliacées, ...). Ils sont responsables de trouver les variétés qu'ils veulent cultiver (en se basant sur les notes des années précédentes et divers reportages agricoles), doivent commander les semences et planifier les semis et récoltes de ces dernières. Ils sont également responsables, par groupes de deux, d'un point de vente et des commandes de celui-ci. Ensemble, ils choisissent les priorités de la semaine et effectuent les taches de récolte et conditionnement des légumes. Ils testent différents pratiques maraichères biologiques, de la culture manuelle à la mécanisation.

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Mercredi, journée radis-euse, sortie scolaire avec au menu la visite de deux fermes bien établies en maraîchage biologique. Un élément fort intéressant pour nous, que ce soit sur la ferme école ou dans ces deux exploitations, est la mécanisation et la planification précise du calendrier de travail. En effet, jusqu'à présent, nous avions uniquement cotoyé des maraîchers travaillant toutes leurs surfaces manuellement. De plus, la conception du plan d'affaire et des pratiques culturales nous apparaissaient moins abouties et optimisées. Un exemple ; la ferme école oppérait une rotation de culture planifiée sur 10 ans (avec engrais vert, 2 ans de prairies, familles de légumes, apport de compost seulement certaines années avant mise en place des cultures exigeantes), les autres maraîchers visités se fiaient, quant à eux, plus à leur bon sens. Ainsi, pour les cas visités dans la région de Victoriaville, le coté rentable de l'exploitation prime sur l'idéologie bio sans pour autant tomber dans des pratiques conventionnelles. Ce côté "les pieds sur terre" nous a beaucoup plu et a permis de chasser de notre esprit l'amalgame "baba cool et maraîchage biologique". 

Dans le cadre des filières de commercialisation, les producteurs sont face à un paradoxe ; il est plus intéressant pour un agriculteur de vendre ses légumes via un canal direct tel un groupement d'achat (prix des intermédiaires, exigences de qualité, de quantité et de ponctualité de la part du grossiste), alors que la majorité des consommateurs s'approvisionnent via les supermarchés. Le travail déjà colossal d'un maraîcher se voit donc augmenté d'un aspect marketing assez important.

Une solution intéressante face à ce paradoxe est le regroupement des producteurs lors de la mise en marché. En effet, cela permet une offre plus diversifiée et quantitativement plus importante en un même lieu pour le consommateur. De leur côté, les producteurs peuvent se spécialiser dans certaines cultures et ainsi simplifier leur planification et leur travail.

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Jeudi, on ré-attaque la récolte des légumes sur la ferme école. Vendredi, fêtes victoriennes ; elles sont organisées en souvenir de l'époque victorienne (19ème siècle) à Victoriaville. On y trouve costumes de l'époque, théatre, musique et spectacles de rue. En plus d'être un excellent pédagogue et un passionné de l'agriculture bio, Ghislain est un amoureux de la musique traditionnelle québecoise. Il consacre ces temps libres à taper des pieds, embellir l'atmosphère du son de son accordéon et transmettre sa joie de vivre en câllant des veillées. Les danses traditionnelles étant parfois assez complexes (changements de partenaires, pirouettes et autres passes), elles nécessitent la présence d'un câller qui, au rythme de la musique enjoueuse, vous dictera ce qu'il convient de faire dans un air entrenant. Héééé swing à la maison, swing à la maison, on se balade et ramène madame à la maison, on salue la sienne et swing, swing, swing, ...

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Avec Ghislain, on a vraiment trippé des bulles ; on a découvert différents groupes de musique traditionnelle (Vent du nord, La bottine souriante, Les chauffeurs à pied,...), on a vachement relativisé l'étendue planétaire de notre voyage (nous n'avons couvert que 0,01 % de la surface terrestre), nous nous sommes bidonnés devant le Willi Waller 2006 (on vous invite chaudement à visionner les Têtes à claques http://youtu.be/aMC-zaw0xTo), nous nous sommes baignés dans une cascade qui n'a rien a envier à celles du Niagara, nous avons swingé dans le salon,... Bref, un timide cocorico à 5h55 du matin a sonné le début d'une semaine inoubliable en compagnie de Gigi !

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Avant de quitter Victoriaville, nous visitons rapidement le CETAB (Centre d'Expertise et de Transfert en Agriculture Biologique et de proximité) en compagnie de l'agroéconomiste, Geoffroy Ménard. Alliant conseils pratiques pour les agriculteurs, recherches appliquée et veille technologique (synthèse de l'actualité de la recherche autour de l'agriculture biologique et mise à disposition de l'information au grand public), le CETAB veut promouvoir une agriculture biologique et contribuer à la prospérité des entreprises de ce secteur. Nous avons pu également visiter leur verger expérimental où différentes techniques de pomiculture sont testées afin de diminuer les pathogènes présents dans le système (culture sous filet, introduction de coccinelles contre les pucerons, bandes fleuries antre les rangées de pommiers, etc.). 

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On the road again vers Québec pour visiter la ville et rencontrer Aubert Michaud. Suite au prochain épisode.

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29 août 2014

Challenge

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Après quelques jours à se reposer chez Pierre (cfr dernier post), nous sommes fin prêtes pour reprendre la route, fraiches et propres comme des sous neufs. Notre objectif : rejoindre Toronto en un jour. Il faudra vite se rendre à l'évidence ; le stop fonctionne beaucoup moins bien qu'avant. Nous avançons donc par sauts de puce et complétons nos journées de stop avec du vélo.

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Le soir venu, avant que le soleil ne se couche, nous recommençons à interpeler les gens dans la rue afin de poser notre tente en terrain sûr, dans leur jardin. Cela nous aura valu l'occasion de rencontrer une famille d'américains du Michigan (ci-dessous), typique de celle qu'on peut voir dans certains films de banlieu. C'est la fin de semaine donc nos futurs hôtes sont en train de déguster une (voire moulte) bière devant leur maison. Ils nous saluent. Nous en profitons pour leur demander de l'eau pour remplir nos gourdes (nous appelons cela la phase d'apprivoisement). Franche réussite ; ils nous amènent un matelas à mettre sous la tente, plusieurs couvertures, un super diner "macaroni fromage hamburger" (ci-dessus) en tête à tête avec la télé et ces films typiquement américains où "tout le monde se tire dessus".

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C'est finalement après un jour et demi de stop que nous franchissons, pour la dernière fois de notre voyage, la frontière USA-Canada. Qui dit retour au Canada dit retour d'une assez "mauvaise" habitude que nous avons prise : les Tim Hortons :) C'est le Starbucks du Canada, sorte de fast food du café et des petites patisseries. Mais bon, il faut avouer qu'ils sont partout ! Ce sera des pauses bien agréables et surtout méritées tout au long de la route jusque Montréal.

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Petit déjeuner chez Tim Hortons, nous fêtons nos 10 mois de voyage autour d'un "bon" café. C'est le début d'une journée bien mouvementée. Une fois le ventre plein, nous demandons aux pick-up's présent autour du fastfood pour savoir si l'un d'eux pourrait nous emmener vers Toronto. Bingo pour 50 km plus loin. L'ami nous dépose à un autre Tim Hortons. On se prend des muffins et on recommence. Trois fois on nous prendra pour 50 km et on nous déposera chez Tim où nous prendrons un muffin. Il est midi, nous sommes toujours à 300 km de Toronto et en plus le stop ne marche plus. Impossible de trouver quelqu'un qui se rend dans la même direction que nous. Nous décidons de changer d'endroit. À peine 1 km plus loin, Flo se prend le gros orteille dans sa pédale. C'est l'agonie (elle jouait un peu la comédie). Si bien qu'une voiture s'arrête et soigne "la grande blessée". L'entreprise de marketing non loin de là nous invite également à partager leur repas de midi. Nous tombons à pic, c'est le jour du mois où ils font un barbecue :) Ils sont assez épatés de nous accueillir et nous repartons des cookies plein les bras.

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Lors d'un de nos quelques stop, le bonhomme nous annonce que nous ne sommes qu'à quelques (lorsqu'on est en voiture ^^) kilomètres des chutes du Niagara. Après le barbecue avec l'entreprise, nous décidons donc de changer de plan, détour vers les Niagara Falls !

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Cette fois, nous n'avons pas eu besoin de chercher un logement, il est venu à nous. Terry est arrêté sur le nord de la route, un tandem accroché à l'arrière de la voiture. Il est membre du réseau warmshower et nous propose de rester chez lui pour la nuit. Des hôtes charmants, repas sompteux dans une merveilleuse maison. Ils ont regonflé nos batteries ! Si bien regonflées que le lendemain nous enchainerons d'une traite les 200 km qui nous séparent d'une des sept merveilles du monde. Une fois sur place, nous pensons nous être trompées d'endroit ; panneaux clignotants dans tous les sens, maison hantée, casino, mille gens, grande roue, hélicopters,... Un mini Las Vegas se déploit sous nos yeux. Mais où sont les chutes ? Il suffit de pencher la tête légèrement pour les observer, cachées entre une tonne de touristes et quelques hauts building. Très loin de l'idée qu'on s'en faisait, dressées dans un décors somptieux de la nature (cfr photo qu'on a prise). La septième merveille du monde est complètement dénaturée ! Elles n'en restent pas moins impressionnantes !

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Flo s'amuse avec des bulles de savon.

Toronto ! Nous y sommes enfin, après 5 jours de vélo, bus et stop. À partir de là, nous suivons un super beau réseau de pistes cyclables fléchées, s'étendant de Toronto jusque Montréal et bien au-delà.

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Les pistes sont pour la plupart bitumées, mais ... il arrive aussi qu'elles soient encore en construction ce qui nous aura valu quelques passages de souches d'arbre à pied et plusieurs foux rires.

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Durant ces jours, le timing est plutôt serré ; nous avons 6 jours pour rejoindre Chesterville, soit 810 km selon google maps. Le titre de ce post prend ici tout son sens. Lundi, nous arrivons à Toronto. Dimanche, il nous faut être à Chesterville où nous avons rendez-vous avec Ghislain, pour une découverte de sa ferme éducative en maraîchage biologique.

 

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Les Tim Hortons rythment nos journées, moments de pause caféinée permettant de reposer nos jambes quelques instants, faire le plein d'énergie et puis regarder la suite de la route sur google maps faute d'avoir une carte.

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Hé oui, c'est parfois un peu bancale mais, quand il n'y a pas de piste cyclable, nous nous griffonons une feuille de route avec des "droite, gauche et quelques noms de rue" sur des bouts de papier, recopiés à l'aide de google maps. De toute façon, c'est toujours mieux que les explications (très floues) des canadiens pour nous indiquer le chemin, dont en voici quelques extraits :

- Vous tournez à droite, mais pas tout à fait à droite, seulement un petit peu à droite. (Ah oui???! ...)

- Vous avancez, vous voyez des lumières, vous continuez, et à la troisième lumière vous tournez à droite (Mais encore ?...)

- Vous n'avez pas de char ? Seulement une bicycle à pédale ?

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 Challenge réussis !! Le compteur affiche désomais 10 478 km !!

Nous sommes bien arrivées à Chesterville dimanche. Les appalaches ("petite" chaine de montagnes) sur la fin auront raison de notre fatigue, nous n'arriverons que vers 23 h, à force de beaucoup d'entêtement.

 

12 août 2014

La grande traversée

 

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Le départ de notre grande traversée du Canada commence à Vancouver, capitale des sports d'hiver. Les coquins nous ont volé une boule de l'Atomium !

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C'est la plutôt bien nommée "Sea to sky highway" qui nous permettra de rejoindre Whistler et notre amie Cathy (photo ci-dessous) qui nous accueillera pour un jour dans la maison de vacance familiale. Nous avons rencontrée cette dernière lors de notre arrêt chez Jim et Bonnie, les californiens champions de snow board (pas pour rire).

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Les amies au bord du "Lost Lake", en mode piscine-naturelle-turquoise-eau-chaude-au-milieu-des-montagnes-sous-le-soleil.

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À partir de Whistler, nous commençons le stop, direction Kamloops. En vrac, des extraits de quelques personnages qui nous ont aidées :

- Roy habite Squamish. Vue sur l'océan depuis sa terrasse. Il y a vu une centaine de baleines chasser le même nombre de dauphins, eux-même chassant des bancs de poissons. Quand on passe dans la région, on comprend pourquoi les canadiens habitent au Canada... par contre les belges en Belgique ??

- Christine est une "personne native". Elle chasse, pêche, cueille et prépare elle-même sa nourriture. C'est sa façon à elle de préserver son environnement. "I can't buy at the store what really makes me happy".

- Darrell devait nous prendre pour 40 km mais en fait c'était seulement pour 14... pas tellement quant on a pour objectif de traverser le Canada. Le comble, il possède une voiture de taille normale avec un coffre qui de s'ouvre plus...

- Paul se rend à un mariage entre un hollandais devenu cow-boy et une supra fan de Harley Davidson. Quand il nous a vu au bord de la route à faire du stop avec nos vélos, il pensait que c'était une blague. Heureusement pour nous, il s'est quand même arrêté pour vérifier.

" We started in Brasil..." "HOLY COW ! " "and then we ride from Los Angeles..." "HOLY SMOKE ! "

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Deux visages du Canada. Loin des montagnes verdoyantes et enneigées, des forêts de sapins à perte de vue; le Canada, c'est aussi des plaines désertiques, de longues, mais alors là très longues, surfaces planes et couvertes de prairies.

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La traversée du Canada ne se fait pas en un jour. Encore moins à vélo... Vu notre programme chargé, nous décidons d'enchainer train et stop pour rejoindre le lac Michigan en un temps record. Juste pour vous donner une petite idée de l'étendue de notre route : de Kamloops à Sault Saint Marie, il y a 3488 km ce qui correspond à 15 fois l'aller-retour Bruxelles-Mer du Nord, ou encore, pour ceux qui ont une bonne géographie, à plus de la distance Bruxelles-Moscou. Il faut savoir qu'il est fréquent de voir un québécois faire du stop pour rejoindre la cote Ouest du Canada. On voudrait bien voir un belge qui dit : "Demain, je pars faire du stop pour rejoindre Moscou"...

À Kamloops, nous prenons donc le train jusqu'au centre du Canada, la ville de Winnipeg. Nous y passerons deux jours et une nuit, bercées par le mouvement des wagons !

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Le plus grand lac de la fameuse chaine de montagnes, les Rocheuses.

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À Winnipeg, un warmshower et ses amis fans de vélos nous accueillent deux jours. L'occasion pour eux de nous faire découvrir le polo à vélo !

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Pour terminer en beauté notre court séjour à Winnipeg : soirée marshmallows/hot dogs autours d'un feu de joie (plus fort visible, mais vous pouvez vous l'imaginer ;)).

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Le train aux USA et Canada, c'est quand même toute une histoire. C'est simple, depuis que nous l'avons pris, il nous suit partout ! Plusieurs nuits, nous installons la tente dans un jardin, un camping, un champ ou même nous dormons dans un lit, et brutalement.... BROOOOOOMM BROOOMMM, plusieurs coups de klaxon graves nous glacent les oreilles. Défillent alors les 100 à 150 wagons (quand le train défile pour le Xème fois devant vous).

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Youhouuuu j'ai trouvé un trèfle à quatre feuilles !!! Saviez vous que Maya avait ce don ??? Placez là dans n'importe quel endroit avec des trèfles et elle vous en trouve un dans les 5 min. Elle en a récemment, et pas pour la première fois, trouvé un à 5 feuilles !! Voilà peut-être d'où vient la "chance" qui nous accompagne tout au long de ce voyage.

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Prairie au couché du soleil. Petit coin parfait pour y monter le campement!

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Les paysages verdoyants et agricoles de l'Etat du Michigan. Nous sommes de retour aux States le temps d'une pause chez un collègue agro.

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Clin d'oeil au cousin de Flo.

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Nous sommes maintenant chez Pierre, un ancien de notre fac d'agro, une des premières personnes que nous avons contactées avant de partir et qui nous a répondu avec enthousiasme. Belle maison au bord d'un lac. Les prochains jours de repos s'annoncent plutôt bien...

 

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28 juillet 2014

Retrouvailles

Comme annoncé précédemment, nous nous sommes séparées deux petites semaines le temps de revoir quelques petites bouilles belges chacune de notre coté...

Aventures de Flo

Non pas que nous n'ayons pas pris le temps de mettre sur papier le récit de nos aventures, nous avons décidé de le faire (trop) court et enchanteur, tout comme ces deux semaines en amoureux.

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Première soirée après avoir quitté la ville de Seattle ; de chaleureux hippies retraités, rencontrés sur le ferry, nous invitent à partager la soirée avec eux. Nous réveillons les idéaux et les souvenirs de voyage qui sommeils en eux.

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Vue depuis notre chambre de la deuxième maison qui nous accueil le temps d'une nuit sur l'île de Whidbey.

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Nous avons parcourus l'île de Vancouver via deux superbes sentiers dédiés aux vélos et piétons, anciennes voies de chemin de fer recyclées. Ce dernier sillone à travers la forêt tout en offrant de superbes vue sur l'océan mais aussi des coins de baignades dans rivières et lac, on se croirait parfois tout droit sorti de Into the wild.

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City trip dans la ville de Victoria.

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Vous a t'on déjà parlé de Warmshower ? Il s'agit d'un réseau social mondial pour les voyageurs à vélo, le principe est simple : vous êtes accueillis et vous accueillez en retour. Sur cette photo, le cottage construit par Anne pour accueillir les globetrotteurs. A l'intérieur, une machine à café permet d'encore mieux accueillir ceux-ci.

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Avez-vous vu le cul de cette beauté ? Nous avons pu gouté le temps d'une nuit notre rêve de baroudeur roulant. Cliché mais tellement irrésistible !!

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Nous avons été bénévoles jardinier pendant trois jours dans un éco-village guidé par les principes de la permaculture. Durant ce séjour, nous n'avons pas seulement aidé dans le jardin, nous avons aussi été intégré à part entière dans la vie de la communauté. Moment très inspirant, nous en resortons avec pleins de bonnes idées.

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Laurent se demande comment pousse les Douglas : " et quoi, quand l'arbre estpetit, il fait des branches puis pfiout il grandit etelles montent comme un ascenceur ? ... "

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Une photo vaut parfois mieux qu'un long discours...

 

Aventures de Maya

La vie c'est des étapes ;

la plus douce c'est l'amour, la plus dure c'est la séparation, la plus pénible c'est les adieux, la plus belle c'est les retrouvailles.

Seattle, aéroport international. Flo et Lau sont partis de leur côté après un échange rapide de sacs, je suis seule à l'aéroport à attendre. L'attente, c'est vraiment le pire. On frétille d'impatience, on lève les yeux constamment vers le panneau d'arrivée en espérant que le vol ne soit pas retardé d'une demie heure supplémentaire, on tourne en rond, on essaye de s'occuper, on mange un bout, on se rassied, on se relève. Bref, c'est long... Puis la foule arrive. Quelques-uns au début, ça devient rapidement une foule remplies de têtes inconnues parmi lesquelles on tente de retrouver celle qu'on connait. Ça y est! Après Loïc, Lau et Alex, voilà une nouvelle tête belge connue ; mon papa! C'est parti pour un road trip en voiture!

La route commence par une visite du marché de Seattle où les poissonniers se jettent littéralement des poissons dessus. Bon, c'est bien, mais c'est pour le show, c'est pour attirer les clients et c'est un peu trop touristiques à notre goût, alors on s'en va parcourir les petites ruelles un peu moins touristiques du marché avant d'aller à Fremont. Il s'agit d'un des quartiers Nord de Seattle connu pour son atmosphère originale, un peu bohème, un peu artistique et tout à fait charmant.

La route que nous empruntons ensuite nous mène au parc Mont Saint Hélène. Il abrite le volcan du même nom qui explosa en mai 1980 provoquant glissements de terrain et destruction de nombreuses routes, forets et maisons. La végétation commence doucement à revenir, mais il est encore possible d'imaginer l'ampleur de l'explosion en voyant les pins, droits comme des allumettes grises, sans vie, dépourvus d'épines et branches, et souvent étêtés. Les seuls pins ayant survécus sont les jeunes pousses étant, à l'époque de l'explosion, recouvertes d'une couche de neige.  Une vie qui reprend doucement le dessus dans un endroit désertique et quelque peu désolé.

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La suite de la semaine se poursuit en longeant la péninsule olympique pour s'y balader à plusieurs endroits ; Aberdeen qui n'est clairement pas réputée pour sa haute gastronomie (sans commentaire) mais qui est la dernière grande ville avant Forks et donc une étape plutôt intéressante, si l'on peut dire ça ainsi ; les forets pluviales primaires, étonnantes avec toute la végétation poussant sans dessus dessous, des arbres grandissant sur des arbres morts ayant eux-mêmes poussés sur des arbres morts, la mousse omniprésentes, les nuances de verts déclinées à toutes les sauces ; les longues plages désertes de Forks et La Push, recouvertes de troncs blancs échoués sur les rivages, magnifiques et fantomatiques à la fois ; ...

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Mercredi 16 juillet. Réveil dans le bus. Le temps à attendre impatiemment de rejoindre Papa et Maya semble interminable. Je sors machinalement un magazine pour tuer le temps mais cela semble inutile. Le soleil de Victoria me réconforte un peu. Plus que 3 heures… Je prends une assiette de calamars, un verre d’eau, puis reprend mon périple. Direction : Port Angeles, que de nombreux canadiens confondront avec Los Angeles, grâce à un accent enviable de tous. Enfin, je pose le pied sur le sol américain et, après un rapide coup de fil, la voiture grise contenant mon rendez-vous apparait enfin.

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Encore une belle matinée ensoleillée. Décidément, pour une région qui se vente d’obtenir un taux de pluie deux fois supérieur à la Belgique, nous sommes plutôt chanceux ; aucune gouttes d’eau à l’horizon depuis le début de nos retrouvailles ! Avant de rejoindre Charlotte, il nous reste à longer la côte Ouest de la péninsule olympique jusque Lake Pleasant, faire un petit crochet pour arriver à Makah Bay, le point le plus au Nord des USA (si on met l’Alaska de côté, bien sûr), puis longer la côte Nord jusque Port Angeles. Longue route en perspective, mais qui vaut le détour, surtout pour les petites balades en forêt et le long de magnifiques plages désertes afin de se dégourdir les jambes. Une fois à l’hôtel, on attend le coup de fil qui nous permettra de nous réunir tous les trois. Des vacances en famille, ça faisait vraiment longtemps, mais ça fait vraiment plaisir !

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Après avoir retrouvé Charlotte, le sosie de Maya (les énormes muscles des cuisses en moins), nous nous dirigeons vers Sequim (à prononcer S'kuim) admirer le coucher de soleil sur la plage et casser la croute dans un petit resto sympa.

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Lendemain, direction Rockport. "Petit" est un euphémisme pour décrire cette "ville". En tout et pour tout ; deux maisons, un camping et notre hôtel. Toutefois, cette dernière est suffisamment proche (au passage ; une heure de route au Canada est l’équivalent de 10 minutes en Belgique ^^) de la chaine montagneuse des Cascades pour qu’on veuille y rester un petit temps et y faire de magnifiques balades en compagnie de nos amies les marmottes.

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Deux jours plus tard, les yeux plein de larmes, nous laissons notre papa adoré retourner seul à Tacoma tandis que nous passons la nuit à Seattle. Le matin, nous prenons le ferry pour le Canada. Pour info, nul passage de frontière ne fut aussi facile. C’est notre sac-à-dos sur le dos que nous explorons les rues, les parcs et les alentours de Victoria (située sur Vancouver Islands) à pied et à vélo.

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Nous montons ensuite un peu plus vers le Nord, dans la bourgade de Tofino, afin d’y admirer les baleines (et autre faune sympathique de la région), au chaud dans de magnifiques combinaisons rouge style Bonhomme Michelin, au bord d’un bateau bouée ultra rapide, un coucher de soleil en arrière fond. Le rêve !

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La fin du voyage pour Charlotte arrive. Il est temps de rejoindre Vancouver. On en profite pour déambuler des heures durant dans ses rues, ses boutiques, ses parcs et son marché de Grand Island, coin artistique et légèrement bobo sur les bords, mais qui n’en reste pas moins agréable à parcourir.

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Nous sommes actuellement du coté de Vancouver. Nous nous dirigeons vers Whistler avant d'entamer la longue traversée du Canada. @+

 

11 juillet 2014

The west coast

 

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Notre séjour en Californie se poirsuit avec une petite visite au Lassen Park. Le Lassen volcanic Park fêtera en 2016 son centième anniversaire. Il se caractérise surtout par ses paysages volcaniques : eaux bouillonnantes, fumeroles, dépôts de lave… C'est l’un des seuls endroits sur la planète qui peut s’enorgueillir de disposer des quatre types de volcans existant au monde. Son point le plus élevé et sa curiosité géologique est le Lassen Peak, un volcan de la Chaîne des Cascades couvert de neige éternelle qui culmine à 3187 mètres d’altitude. Il est devenu célèbre depuis sa dernière éruption qui a commencé en 1914 pour ne s’achever que six ans plus tard. Ce volcan possède le plus grand culot du monde… c’est-à-dire la matière ayant sédimenté lors de la centrifugation. 

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Notre séjour en Californie se termine avec d’incroyables retrouvailles ; notre tendre compagnon de colloc, Loic, se trouve à quelques coups de pédales du Lassen parc. Nous le rejoignons donc le temps d’un week-end. Entre la piscine, les conversations animées sur la vie en Belgique et ailleurs, le jacuzzi et le ski nautique, le week-end fut intense !

 

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L’Oregon, ça rime avec Warmshower. Nous utilisons, de fait, pour la première fois du voyage le réseau social Warmshower et ça marche d’enfer ! Ce réseau social regroupe toute personne aimant voyager à vélo où voulant tout simplement aider des cyclotouristes. Il permet d’offrir aux personnes sur la route, comme son nom l’indique, une bonne douche dans sa maison, voir un lit, un repas, des outils de réparation pour les vélo, des conseils de route à emprunter, … Où que nous allions, nous sommes reçues comme des princesses ; bons repas chauds, petite douche et lits moelleux, le tout agrémenté de discussions super intéressantes nous permettant de nous plonger un peu plus dans la culture nord-américaine.

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C’est également via ce réseau social que nous avons été reçues chez Bonnie et Dewey à Bend. Nous y avons festoyé le 4 Juillet (jour de la fête nationale) en grande pompe. C’est en voyant le nombre de feux d’artifice le soir, les parades, et les habits/costumes aux couleurs nationales à chaque coins de rue que nous avons compris que les américains sont bien plus patriotiques que les belges !

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Nous nous plaisions tellement bien chez nos nouveaux grands-parents adoptifs que nous avons prolongé un peu notre séjour chez eux. Dewey, malgré ses 85 ans, déborde d’énergie et de blagues en tout genre. Nous avions presque l’impression de retrouver le Padre Charles de Bolivie, en version américaine. Bonnie, tout sourire, fait la cuisine comme personne et fait tout pour que vous vous sentiez tellement bien à Bend que vous ne voudrez plus en repartir. Les adieux se sont, du coup, fait un peu la gorge serrée et Dewey a sorti son mouchoir blanc pour l’occasion.

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On dit qu’il ne faut jamais abuser des bonnes choses. Les routes que nous empruntions jusqu’à présent, via le guide Sierra Cascade Road, sont jolies, certes, mais la végétation est légèrement monotone ; sapins à pertes de vue. Nous optons donc pour un petit changement d’itinéraire pour rejoindre la cote et avoir ainsi l’occasion de visiter quelques villes, dont Portland.

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Portland est la plus grande ville de l'Oregon et est considérée comme une des villes les plus écologiques du pays de par son tri des déchets et son transport "vert" (métro, facilites pour les vélos, ...). Cette ville est également dénommée la cité des roses car elle contient de nombreux jardins de roses (dont l'International Rose Test Garden). Nous y avons déambulé de nombreuses heures sur nos vélo ; du jardin de roses aux rues vintages, du centre-ville au quartier chinois. Ce qui nous a particulièrement plu, c’est leur énorme librairie vendant à la fois des livres usagés et non usagés, sur tout sujet, répartis sur plusieurs étages. De quoi se plonger dedans des heures et des heures durant.

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À Portland, nous avons eu l’occasion de tester un des plats typiques américains : le doughnut ! Nous finissons ainsi la mise en bouche de la cuisine, oh combien raffinée, des Etats-Unis : hamburgers, marshmallows, sodas, peanut butter, et doughnut ! Ceux que nous avons mangé se vendent chez Voodoo qui doit sa spécialité à la variété de doughnuts qu’il propose : recouverts de chocolat, peanut butter, biscuits, céréales colorés, et que vous le croyez ou non, de baccon ! Et pour les fines bouches, il y a même un lot de doughnut végétaliens ! Aucune excuse pour ne pas y faire un détour ! Enfin, une fois mais pas deux. C’est quand même bien bourratif et un peu trop sucré pour nous…

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Longview Bridge est un long pont permettant de franchir la barrière naturelle entre l’Etat d’Oregon et de Washington : Columbia River. L’Evergreen State porte bien son nom, le climat y est beaucoup plus clément et tempéré que les sècheresses que connait actuellement la Californie. L’Etat de Washington est connu pour ses importantes productions agricoles ; pommes, myrtilles, mures, fraises, framboises, maïs, blé,… mais aussi pour ses saumons et, depuis le jour où nous y sommes entrées, pour la vente légale de cannabis.

Le duo passe ses derniers jours ensemble à Seattle avant de partir chacune de son coté ; Maya avec une partie de sa famille, et Flo avec Laurent. Prochaines nouvelles dans deux semaines donc !

 

 

27 juin 2014

You are very welcome !

 

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Tout a commencé avec Baudoin. C’est grâce à son adresse de maison que nous avons pu rentrer sur le territoire américain (si vous voyagez aux Etats-Unis et que vous restez chez un ami, assurez-vous d’avoir toutes ses cordonnées, au risque de rester bloquer à la douane). Baudoin, belgo-américain, nous a accueillies comme des princesses dans sa ville d’adoption ; il est venu nous chercher à l’aéroport, nous avons été au restaurant, il nous a fait découvrir la baie de Los Angeles, il nous a ouvert les portes de sa maison et, après un peu de repos, il nous a conduit en dehors de la ville afin que nous démarrons notre périple étasunien en douceur.

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Baudoin annonce la couleur de la suite du voyage. Laissez-nous vous présenter d’autres personnages importants de notre voyage :

Sierra Cascade Road, ou Pacific Crest Bicycle Trail, c’est le parcours que nous allons suivre de Los Angeles à Seattle. Contrairement au Brésil, cette fois nous évitons la cote et jouons aux montagnes russes à travers les parcs nationaux.

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Leticia, c’est notre première rencontre avec un autochtone. Cette dernière habite dans une grosse ville en plein milieu d’un désert, Palmdale. C’est après notre (de nouveau, cfr France) habituel petit jeu de porte à porte qu’elle acceptera de nous laisser camper dans son jardin.

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Ensuite vient Jaref. Nous l’avons côtoyé pendant environ dix minutes après une longue journée ; l’avant midi à travers un désert, l’aprem dans un énorme parc à éoliennes. Qui dit éoliennes dit full vent ;  comme souvent, il vient d’où on va et va d’où on vient. C’est bien fatiguées que nous arrivons à Tehachapi, Jaref est en train de tondre le gazon autour d’une chapelle.

- Pouvons-nous monter la tente ici ?

- Ha je ne sais pas, il y a beaucoup de serpents et puis le terrain ne m’appartient pas. Vous ne voulez pas prendre un hôtel ?

- Pas trop dans notre budget, nous avons une tente…

- I will pay the hotel for you

- You will pay ????

- Yes for sure ! :)

Les 5 autres minutes en sa compagnie nous les passons à la réception de l’hotel… Nous terminons la journée entre la piscine et le spa. On ne vous raconte même pas le petit déj du lendemain. Thank you Jaref !!!

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Ayant pris ce que nous pensions être un raccourcit, nous voilà hors de la (petite) carte que nous possédons. Seul possibilité pour connaitre la direction à suivre : demander à la faune locale. C’est ainsi que nous avons fait la connaissance de Monsieur et Madame Dont-on-ne-se-souvient-plus-du-nom-mais-qui-nous-ont-super-bien-accueillies.  Petit conseil du jour donc : si vous vous perdez un jour en chemin, n’hésitez pas à sonner a une porte pour demander votre route, sait-on jamais que, en vous voyant fatigué sous le soleil tapant, on vous propose d’entrer vous reposer un peu et déguster la cuisine locale (pop-corn recouvert de chocolat, hamburgers et soda).

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La recherche de lieu où poser sa tente n’est pas toujours chose aisée ; il arrive que certains proprio des terrains en question vous chassent a coup de … fusil ! Welcome in America! ^^

Ayant été gentiment informées de ces faits, nous décidons d’être prudentes et de chercher terrain avec proprio légèrement moins hostile.  Nous tomberons sur Beverlay et sa belle-famille qui accepte que nous plantions notre tente sur leur terrain.  Nous avons l’impression de plonger en plein milieu d’un film américain : une sorte de terrain vague où se nichent une maison et une caravane, une petite serre de weed à moitié cachée à l’arrière, du linge trainant dans la cours, deux chevaux avec la peau sur les os, trois bulldogs, un adolescent shooté, une famille dont certains membres sont impliqués dans la drogue dure, … Bref, un autre monde que nous découvrons, mais qui ne nous a pas empêchées d’être super bien accueillies !

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Parfois, au contraire, l’hospitalité vous tombe dessus sans que vous n’ayez rien eu à faire. Alors que nous nous arrêtions a Springville pour demander notre chemin, Nancy sort de sa voiture pour nous inviter à passer la nuit chez elle en compagnie de son mari, Mark. Tous deux back-packers au long cours, ils se sont fait aidés de nombreuses fois lors de leurs divers voyages, et veulent, a présent, rendre la pareille. Petit bbq sympa, chouette musique d’ambiance et moult discussions intéressantes sur leurs voyages, leur vie, les USA, … Bref, une cool soirée en perspective ! Petit bonus : la douche extérieure avec vue sur le paysage.

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Le lendemain matin, Mark ira même jusqu’à nous amener à un magasin de vélo et payer nos réparations, le tout agrémenté d’un “you are very welcome !”. Une belle rencontre !

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La foret Redwood doit son nom à la couleur rouge des troncs des séquoia qui en font partie. Les séquoias font partie de la famille des conifères et sont connus pour leur taille de géants (ils peuvent mesurer jusqu’à plus de 100 m de hauteur et 8 m de largeur) et leur longue longévité (moyenne de vie de 600 ans). Nous nous sommes donc laissées impressionnées par ces merveilles de la nature dans les bois où, parait-il, une partie du film Star Wars aurait été tournée (voir Le retour du Jedi). Seul petit désavantage à ce genre de parc : ils sont tellement remplis de touristes en tout genre qu’on en perd le coté naturel et tranquille de forets que nous pouvons avoir sur nos deux roues.

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Pour ceux qui regarderaient de temps en temps notre section Itinéraire, vous avez dû constater que notre route est loin d’être une parfaite ligne droite traversant du Sud au Nord les Etats-Unis. Nos estimations du nombre de kilomètres total à parcourir sur base de google map étaient donc légèrement différentes de ce qui nous attendait vraiment, et il faut se rendre à l’évidence ; nous allons devoir, malheureusement, faire du stop pour rejoindre à temps Seattle ! Alors, tant qu’à faire du stop, autant le faire dans les zones où on calcine et les paysages sont plutôt désertiques. De Piedra à Auberry, c’est David n°1 qui nous a prises à bord. De Auberry à North Fork, c’est David n°2 qui sera notre chauffeur. Comme quoi, les David sont quand même des gars cools ! :) Nous passerons la nuit dans la caravane de David n°2 à manger des bonbons et regarder des films américains. On ne peut pas dire que la nuit fut particulièrement reposante. Pour cause : la radio est restée allumée toute la nuit…

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Yosemite Park fut le premier site protégé du monde – dès 1864, par un décret signé par Abraham Lincoln en personne ! Son nom vient d'une tribu indienne, les Uzumatis, exterminée au milieu du XIXe siècle. Yosemite Park couvre des milliers d'hectares de forêts et de montagnes grandioses dont l'altitude varie entre 600 et 3 960 m. Yosemite est l'une des grandes zones privilégiées de la faune et de la flore du continent américain, l'image même que l'on se fait de la végétation et des montagnes : séquoias géants, paysages incroyables et panoramas à vous couper le souffle. Et tous les animaux sont observables au Yosemite National Park : pumas, ours, daims et des écureuils qui viennent jusqu'à vos pieds pour vous quémander à manger.

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Après plus de 5 heures de montée à travers une forêt de pin, nous commençons à être un peu désespérées… mais où sont les aires de pic-nic ?? Je ne sais pas pourquoi à ce moment je tourne ma tête sur la droite et vois un « gros gros chien » au  bord d’un lac. Ursus americanus cinnamomum ou plus communément appelé ours brun est en train de se dorer la pilule avant de piquer une tête. Incroyable !!

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Notre voyage n’aurait pas été le même sans notre ami marshmallow ; cette petite boule blanche moelleuse qui devient croustillante à l’extérieur et fondante à l’intérieur lorsqu’on la laisse dorer sur le feu. De quoi agrémenter de saveurs vos soirées de camping! Il semblerait que notre ami belge habituellement “blanc et rose” ait de nombreux cousins aux USA. Il y a les petits de la taille d’une noisette à mettre dans votre chocolat chaud (ici, ils vendent même le kit complet cacao/marshmallows, hé oui!),  il y a les “tailles normales” à divers usages (tarte citron/marshmallows, biscuits chocolat/marshmallow, …), et finalement il y a les “fats” destines aux soirées feux de camps. Qu’est-ce qui les rend si agréables et élastiques ?  Un bonne dose de sirop de glucose et d’œufs battus en neige. Au cas où il vous prendrait l’envie de les confectionner vous-même, en voici une recette : http://www.jujube-en-cuisine.fr/?p=8462

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Le Tiago pass c’est un peu notre performance de la Californie ; une journée entière de montée à travers la forêt dans le parc du Yosemite pour atteindre un peu plus de 3000 mètres d’altitude. C’est au sommet que nous rencontrons Dan. Amateur de vélo un peu plus léger que les nôtres, il nous dessine un plan pour arriver jusque sa maison. Le comble : il habite près d’une vrai boulangerie, peut être l’unique de l’ouest américain.

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Pour notre pic-nic du midi, nous nous arrêtons au bord du lac Topaz dans une zone pour mobilhomes surdimentionnés comme les aiment les américains. Ouf, leur soif de consommation n’altère pas toujours leur bonté et leur envie de partage, Rob nous invite donc pour un tour en speed-boat.

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Mark et Denise se sont les amis de Dan. Ils habitent justement là où nous souhaitons arriver se soir. Ils nous accueillent avec des burritos et des discussions philosophiques animées : le réchauffement climatique ne serait-il pas plus médiatique que réelle ? En quoi croyez-vous ? Quel est votre chemin spirituelo-religieux ? Les jeunes en Belgique ont-ils peur de l’avenir ? Pourquoi les américains sont-ils obèses ?

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Isbee n’est pas une marque de soucoupe en plastique que l’on fait voler dans les airs en riant. Isbee c’est juste le gars que nous avons croisé dans un camping du Yosemite et qui nous a retrouvé, complètement par hasard, trois jours plus tard, le long d’une route aride, pour nous offrir des jus de coco glacé et des cookies.

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Ding ding, ding ding, c’est le bruit d’un i-pad abandonné sur le bord de la route (aux Etats-Unis aussi il y a des déchets sur les bords des routes mais plus vraiment le même style qu’en Amérique Latine 😉 ). Nous l’emmenons avec nous et appelons son propriétaire. Super heureux, il le récupère en échange de deux énormes glaces.

Nous terminons nos deux premières semaines sur le sol nord-américain chez Jim et Bonnie. Nous les avions rencontrés dix jours plus tôt dans un camping. Ayant bien sympathisé avec eux, ils nous proposent de venir nous reposer chez eux, une fois que nous serons à Truckee. Les retrouvailles sont festives ; en compagnie de leur couple d’amis, Cathy et Andrew, également présents au dit camping, nous dégustons un vrai festin, racontons nos dernières anecdotes de voyage et passons le reste de la soirée dans une super ambiance.

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12 juin 2014

Byebye America latina

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Nous sommes à 60 km de la capitale de l'Equateur, Quito, entre les volcans Pichincha et Cotopaxi, dans la ferme Palugo. A l'origine de cette dernière, trois frères; Mathias, Thomas et Mijael, trois familles vivant selon les principes de la permaculture (plus d'info sur la permaculture : France - Permaculture, outil pour créer une culture durable). Ce qui nous a le plus marqué dans leur réflexion concernant les modes de vie durable ce sont leurs maisons ; auto-construction à partir des matériaux disponibles sur la ferme et dans la région. Ne vous imaginez pas des cabanes au milieu des bois, il s'agit de vraies maisons chaleureuses, situées dans les zones non propices aux cultures (moins fertiles, rocheuses,...) et tirant profit des conditions à priori défavorables du terrain (ex : rocher dans la maison servant de batterie thermique). Pour couronner le tout, la déco intérieure est également "home made" ; couverts taillés dans le bois, poteries, meubles,...

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Deux activités principales au niveau de la ferme ; la production de panier d'aliments bio (oeufs, légumes, viande, fromages) et l'enseignement. Ce dernier point est particulièrement important afin de faire prendre conscience aux jeunes la "valeur ouvrière" des choses que nous consommons. Au delà du travail à la ferme et des différents apprentissages de type agricole, les élèves préparent également des expéditions en montagne avec tout ce que cela implique ; conservation des aliments, confection du sac à dos, premiers soins,... C'est sûr, dans cette "école", les jeunes ne se posent jamais la question de "Pourquoi on apprend cela ??", ils mettent toujours en pratique la théorie.

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Chaque matin, avant le petit déjeuner, nous prenons pelles et bottes afin de retourner le bocachi. Il s'agit d'une préparation à base de bouse de vache, terre de la strate forestière, mélasse, culture liquide de bactérie, cosses de riz et poudre de pierre. Cette mixture doit être mélangée une fois par jour, durant deux semaines environ, formant, une fois fini, un très bon engrais pour les cultures maraîchères. La grande différence avec un compost est le temps de maturation beaucoup plus court et le mélange quotidien diminuant la température du bocachi, permettant ainsi à d'autres bactéries de s'y développer.

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Durant notre séjour à la Finca Palugo, nous avons eu l'occasion de visiter Quito, son marché artisanal et son centre "parisien" (entendez par là le centre hisitorique aux nombreuses cathédrales d'architecture gothique). Flo a profité de ce séjour à la ferme pour souffler ses 24 bougies et s'offrir une balade à cheval avec le doyen de la ferme.

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Une soirée pizza scelle la fin de notre voyage en Amérique latine. Plus de 7000 km au compteur, les États-Unis nous attendent !

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3 juin 2014

De la frontière péruvienne à Quito

 

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On nous avait prévenues, la route depuis la frontière jusque la ville de Loja est plutôt badante ; pluvieuse, non asphaltée (c’est-à-dire boueuse) et de dénivelée vertigineuse. Rien à foutre, on y va quand même. Résultat : que ce soit en descente ou en montée, nous sommes restées à côté de nos vélos toute la journée moins environs 30 minutes. Zumba, 20km de la frontière, l’objectif de cette journée ; après deux heures de poussage un militaire déclare gaiement que (selon lui) il nous faudra 3 jours pour l’atteindre. L’homo motorus se trompe toujours, bien que fatiguées, nous sommes arrivées à Zumba fin de journée. Un agriculteur nous y accueille avec un plateau de fruits de sa finca, bienvenues en Equateur !

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À la vue de notre progression sur la carte, nous estimons notre arrivée à Loja, la première ville d’Equateur sur notre chemin, dans environ 4 jours de poussage… ça aurait été avec plaisir, mais il nous reste peu de temps avant notre passage vers les States. Nous prendrons donc le bus.

À Loja, nous nous armons de patience, plus de 4 heures pour obtenir nos billets vers le continent nord : décollage le 11 juin vers Los Angeles. L’attente fut fructueuse, nous nous sommes faites invitées trois fois au resto. Nous avons choisi le plus beau (mais moins beau que Laurent, hein!) pour nous gaver comme des oies et ensuite enchainer un col nous menant vers l’Amazonie.

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Afin de rejoindre Quito, nous avons emprunté la E45, contrefort de la célèbre forêt amazonienne. Récemment asphaltée, cette route nous a offert tranquillité, dépaysement et accueils chaleureux. Un régal !! Contrairement aux croyances populaires, cette zone est loin d’être plane, elle nous a réservé des ascensions qui figurent dans le top 10 des plus difficiles que nous avons eues.

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L’accueil que nous réservent les équatoriens est digne de nos amis brésiliens. Laissez nous vous présenter notre brochette d’hôtes ; un couple d’éleveurs de truites salué plus tôt dans la journée, un prospecteur minier qui nous prêtera une chambre dans son palace, tribu indigène Shuar numéro 1 qui nous transmettra l’énergie de la cascade, maison communale sous les yeux curieux des enfants collés aux trop nombreuses vitres, pompiers avec qui nous discuterons politique, tribu Shuar numéro 2 qui nous cuisinera du singe.

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Qui n’a pas entendu parler des Shuars, qu’on appelait autrefois les Jivaros ? La coutume des têtes réduites est sans doute celle qui a le plus marqué l'imagination des occidentaux et le plus contribué à la réputation des jivaros. Situés essentiellement dans la forêt amazonienne, les peuples Shuars ont maintenant tous choisi d’entrer dans la modernité sans pour autant renoncer à leur langue ni à leur culture.

Ils se sont organisés autour d'une fédération des communautés Shuars. Celle-ci fonctionne comme un état dans un état et vise la défense et la légalisation de leur terres ancestrales, l'amélioration de leur conditions de vie, le respect de leur langue et de leur culture.

Chaque communauté présente au moins un shaman. Le rôle de ce dernier est très important dans la cohésion du groupe : il transmet les savoirs et il guérit les maladies, perçues comme un déséquilibre entre l'homme et la nature dont il fait partie. L'acte de guérison est de rétablir l'équilibre avec l'aide de plantes (dont l'ayahuasca, boisson hallucinogène) pour refaire le lien entre l'homme et l'environnement.

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La première communauté Shuar dans laquelle nous séjournerons nous propose de passer la journée du lendemain en leur compagnie ; baignade dans la cascade à pouvoir, plat typique (cœur de palmier et poulet cuits dans une feuille de bananier, accompagné d’un jus de tubercule fermenté), peinture faciale, musique traditionnelle et cérémonie de l’ayahuasca pour rentrer en contact avec le grand mystère.

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Notre passage par la ville d’El Puyo nous permet de faire un petit crochet par le jardin zoologique et, ainsi, enfin rencontrer quelques-unes des sales bêtes vivant dans cet écosystème incroyable.

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C’est à partir de là que nous remontons vers les zones montagneuses de la Cordillère des Andes. Après la touristique route des cascades, nous nous arrêtons à Baños. Nous y sommes invitées par German, aventurier voyageur rencontré au détour d’un cybercafé. Nous refaisons le monde autour d’un vrai café italien ; après le « patatras de todo » que va-t-il se passer ?!

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On ne peut pas passer à Baños sans profiter de ses bains thermaux. Eau froide de la cascade, eau chaude des profondeur de la terre, nous alternons jusqu’à obtenir un corps nouveau.

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Après un petit déjeuner au mirador, nous saluons notre ami et nous optons pour un changement d’itinéraire sillonnant le long des gorges et parcourant villages et champs. Maité à l’agonie, nous cherchons hospitalité un peu plus tôt que prévu. Le hasard fait que nous serons accueillies par une jeune maman d’une extrême gentillesse dans une maison quatre étoiles.

Notre arrivée à Quito sera moins spectaculaire ; nous sommes sur la Panaméricaine… Avant de rejoindre Quito capitale, nous nous arrêtons une dernière fois dans un projet en Amérique latine. Nous sommes dans la Finca Palugo, un remarquable exemple d’application de la permaculture. Merci Alex pour le contact !

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