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Nos aventures, nos rencontres, nos émotions

L'Histoire Chorti (contée par Dimitri Lecarte)

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Chorti, le sens du commerce équitable.

Des producteurs indiens de la région Chorti du Guatemala directement à votre tasse…

 

Si vous aimez la saveur du café à tout moment de la journée, humer l’odeur des grains à travers l’emballage cartonné, ou encore partager entre amis une petite pause tonifiante, alors cette histoire est pour vous. Elle conte l’histoire du café produit sur les flans vallonnés du Guatemala ; le café Chorti.

Bien que la culture du café au Guatemala remonte aux années 1850, l’arrivée des cultures de café dans la région Chorti ne date que des années 1980. À cette époque, le cours du café est bon et les terres du Guatemala sont considérées comme favorables à la culture de ce dernier. Des investissements importants ont été effectués pour instaurer cette culture, contractant au passage une dette. Or, le cours du café ne resta pas longtemps favorable aux producteurs. En effet, le café faisant partie des marchandises boursières qui se commercialisent sur le marché international, il est soumis, entre autres, aux aléas de la spéculation. Sa production a subit, à cet effet, la crise des prix du café en 2000. La dette contractée auparavant pour la plantation de caféier n'a plus pu être remboursée par les petits agriculteurs qui ont été poussées à hypothéquer leurs terres et maisons.

Un autre point important à souligner est l’absence d’impact qu’un agriculteur isolé peut exercer sur les intermédiaires du secteur du café (exportateurs, multinationales et grands producteurs). Ce goulot d’étranglement au niveau de la vente force les agriculteurs à vendre leur café au prix fixé par ces intermédiaires qui indispensables à la vente de leur production de café.

logoChortiDans ce contexte, l’organisation des petits producteurs en coopérative (société commerciale à but social) leur donne un certain poids par rapport aux différentes institutions notamment lors de la fixation du prix de vente. En faisant partie de la coopérative, les agriculteurs ont également pu réviser leurs remboursements et éviter ainsi de perdre leurs terres et biens.

Actuellement la coopération Chorti compte 200 familles de producteurs à son actif. Ceux-ci se regroupent lors d’assemblée générale pour décider de la gestion du portefeuille de la coopération (ex. réserve sur le salaire pour faire de nouveaux investissements) et la distribution des richesses entre familles de producteurs. Ils élisent eux-mêmes leurs représentants. Ces derniers, avant de pouvoir se présenter, doivent suivre certaines formations afin d’être capable de prendre la relève en terme d’administration, comptabilité et gestion. Un point important pour la durabilité et la réussite d'une coopérative est que la dynamique et l'organisation soit initiée par les producteurs eux-mêmes.

Le café produit dans la région de Chorti est ensuite acheminé vers la Belgique et traité par la société de droit belge Mayan Quality SPRL (cette SPRL deviendra une société coopérative en 2014). Le café ainsi torréfié correspond aux exigences des consommateurs et aux normes de production en matière d’hygiène alimentaire.

 

Difficultés rencontrées

Sortant d’une période de répression et guerre civile dont les accords de paix furent signés en 1996, les agriculteurs avaient une réticence à la formation de regroupements réprimés par le passé.

De plus, les agriculteurs de la région Chorti n’ayant quasi aucune expérience en la matière ont dû apprendre à produire correctement le café, à le traiter et à le vendre (nécessite, entre autres, la compréhension du cours du café).

Ajouté à cela, les revenus dérisoires qui avaient été perçus jusque là forçaient souvent les enfants à abandonner l’école. Cette carence d’éducation scolaire aura des impacts négatifs sur plusieurs génération. À présent que les revenus ont augmenté, de plus en plus d’enfants ont accès à la scolarité et ceux qui ont fini leur cursus scolaire sont une aide précieuse pour la gestion de la coopérative.

 

Pourquoi une marque plutôt qu’un label Commerce Equitable

Le prix de vente du café a été évalué sur plusieurs années au cours desquelles les agriculteurs de la coopération notaient leurs coûts de production. Sur cette base, et compte tenu d’un bénéfice de 30%, le prix de vente fixé par la coopération Chorti est de $USD 260 FOB le sac (46 kg de café vert) contre $146 proposé par la filière classique du Commerce Equitable. Ce prix est fixe et est perçu peu importe le cours du café. De plus, le prix est payé d’avance aux agriculteurs pour leur permettre de vivre pendant les périodes de culture où le produit ne peut pas encore être commercialisé. Cela n’est pas toujours le cas lorsque les produits sont achetés par de grandes surfaces. Passer par la coopérative Chorti offre donc aux agriculteurs un marché rémunérateur stable à long terme permettant l’indépendance économique des familles productrices, la rentabilité des cultures et l’investissement de leur propre développement.

Un autre avantage à la vente de café par la coopérative Chorti et non par la filière Commerce Equitable habituelle est que cette dernière, en vendant principalement à des grandes surfaces (la grande majorité du volume du commerce équitable est retrouvé dans de telles institutions), favorise surtout les moyens et grands producteurs puisqu’elle nécessite une production de masse. Or, les superficies moyennes de terres cultivées dans la région Chorti sont de 1.4 ha. La production de masse y est rendue difficile et le passage par la coopérative Chorti permet ainsi aux petits agriculteurs de vendre leurs denrées à bon prix.

Cependant, il est à noter que la fillière Commerce Equitable n’est pas défavorable pour tous agriculteurs. En effet, le café produit au Guatemala est de qualité supérieure comparée à de nombreux pays d’Amérique latine (ex. Pérou, Bolivie) et le niveau de vie y est également élevé comparé à ces mêmes pays. Par conséquent, la valeur du café guatémaltèque est supérieure à celles des autres pays andins. Par contre, en Bolivie ou au Pérou, le coût de revient du café est plus faible qu'au Guatemala et peut donc être commercialisé au prix fixé par le Commerce Equitable sans nuire au développement économique des agriculteurs.

 

Comment avoir un prix de café raisonnable pour le consommateur

Cette "prouesse" est rendue possible en passant par une filière directe : on évite au maximum les intermédiaires superflus, et on crée plus de liens et de transparence vis-à-vis des consommateurs. Ce rapprochement entre le Nord et le Sud permet de garantir un produit de toute grande qualité pour le consommateur, ainsi qu’un marché et des prix stables pour les producteurs.

… Faire que l’argent que donne le consommateur arrive directement aux mains de ceux qui le produisent.

 

Le café Chorti est un café pure origine, 100% Arabica de très grande qualité, récompensé par le prix de saveur supérieur (Superior taste Award 2013) remis par l’institut nternational des saveurs et Qualité de Bruxelles. Ce café est plein d’arôme, légèrement corsé, faible en caféine et sans amertume, le rendant très digeste.

Lien du site du Café Chorti (et vente du café) : http://www.chorti.be/fr/accueil.htm

 

Vous pouvez également consommer le café Chorti dans différents établissements tels que :

logo_alterez_vous

  • Le café citoyen Altérez-Vous (Louvain-la-Neuve)

Espace d'échanges conviviaux, avec des produits locaux ou bio, ou issus du commerce équitable.

Site : http://www.alterezvous.be/

 

  • Le Respect-Table (Louvain-la-Neuve)

           Cuisine ouverte, naturelle, légère, inventive ; une curiosité gourmande

           Une cuisine originale, élaborée à partir de produits locaux et bio

           Site : http://www.respect-table.be/

 

saveurs

  • Saveurs d’Ici et d’Ailleurs (Marche-en-Famenne)

Epicerie et dégustation de produits de terroirs

Site : http://www.saveursdici.be/index.php?page=contact

 

 

 

 

Réflexions/à améliorer

  • L’ère de la communication et de la connaissance a généré des mondes séparés par une abîme culturel. Aujourd’hui, il n’est plus pensable pour aucun citoyen du monde industriel d’ignorer les conditions de vie sous d’autres latitudes. En cela engendre une énorme responsabilité : il est impossible d’ignorer les choses qu’un citoyen occidental est appelé à changer.
  • Derrière un label peut se cacher beaucoup de choses. De plus, certains produits non labellisés peuvent tout à fait correspondre aux critères du label sans pouvoir pour autant se payer la labellisation.
  • Le commerce équitable ne représente qu'une faible part du marché. Mais Mère Térésa ne disait-elle pas « Nous réalisons que ce que nous accomplissons n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan. Mais si cette goutte d’eau n’existait pas ; elle manquerait dans l’océan ».
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